La multiplication des modes alternatifs de déplacement et le partage de l’espace public

De Los Angeles à Paris, ou Berlin, en passant par Londres ou New York partout l’arrivée massive et combinée de nouveaux modes de déplacements perturbe les fragiles équilibres qui avaient fini par s’installer. En compétition avec la voiture, la moto et les transports en commun, il y a maintenant la marche à pieds à laquelle s’adonnent de plus en plus de gens, la bicyclette, les trottinettes, les skates, les rollers auxquels s’ajoutent des micro véhicules électriques : les hoverboards, les Segway, les WalkCar, les rollers, les monocycles… De quoi alimenter la montée des tensions que l’on peut observer dans les grandes villes où l’on n’a pas appris à vivre et à réguler la profusion des moyens de locomotion.

Tout cela n’est pas sans susciter chez certains l’envie de mettre un peu d’ordre. Sans parler des municipalités complétement débordées par le phénomène qu’elles n’imaginent pas bloquer, les scènes de rue se multiplient où les cyclistes se disputent avec des piétons qui eux-mêmes fustigent ceux qui sont en trottinette… Bref, il y a de la tension dans l’air.

En observant cela de plus près, que voit-on ? Ce passant qui rappelle à ce Patineur que les trottoirs sont pour les piétons, ce Patineur qui répond que la route est pour les véhicules motorisés, ce qui n’est pas son cas. Cet automobiliste qui invite cette personne en trottinette électrique à rejoindre la piste cyclable pendant que le cycliste rappelle qu’elle est faite pour les vélos. Ce qui se cherche derrière ces tensions, somme toute faibles, ce sont les règles de partage de l’espace public et les règles du vivre ensemble. Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions mais ce qu’un veilleur a pu observer dans une rue de Paris où tous ces moyens de transports sont très employés c’est que petit à petit l’espace public s’est divisé et les comportements civilisés. Les piétons sont sur les trottoirs à l’opposé de la route, les véhicules non motorisés plutôt sur le trottoir mais à raz de la voie de circulation, les petits véhicules électriques motorisés plutôt sur la route à ras du trottoir et les voitures et motos se fraient tant bien que mal un chemin. Les contrevenants à ses usages se font rapidement rappelés à l’ordre.

 

Google s’auto régule-t-il en redéfinissant les principes de ses développements en matière d’intelligence artificielle ?

Certains le pensent. Selon différentes sources, entre 3 000 à 4 000 employés de Google ont signé une lettre ouverte à l’attention de Sundar Pichai, le PDG de l’entreprise : « Nous estimons que Google ne devrait pas être impliqué dans le business de la guerre ». Cette pétition faisait suite au refus par 9 ingénieurs de travailler sur des projets militaires, et à des démissions internes.

Google cherchait à clarifier ses positions en matière d’éthique appliquée aux usages de l’intelligence artificielle. Engagée dans un travail de réflexion sur le sujet qui avait du mal à déboucher avec d’autres entreprises et des ONG, Google a préféré prendre les devants. Il faut dire que l’actualité du développement des applications à base d’intelligence artificielle devenait brûlante. Les choses se sont accélérées lorsque Google a ainsi décidé de se retirer du projet Maven du Pentagone qui consiste à utiliser l’intelligence artificielle pour analyser les images filmées par ses drones. On voit clairement derrière pointer le spectre des robots tueurs.

Les débats n’ont pas seulement porter sur les règles d’éthiques mais aussi sur les façons de faire : comment mettre en pratique ? Comment en parler en interne ? Est-ce que la gouvernance interne est suffisante ? Ne faut-il pas faire appel à des tiers ? Comment prendre en compte les différents points de vue ?

L’enjeu est maintenant d’ouvrir le débat à l’extérieur sur la base d’une proposition éthique interne qui pourrait évoluer en fonction de la consultation des partenaires extérieurs. La métamorphose touchera-t-elle la position des GAFA ? En matière d’équilibre économique et social mondial et en matière de responsabilisation fiscale ?